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3 avril 2020

Un excellent polar d'un auteur génial à découvrir toutes affaires cessantes !

Macdonald est un auteur -considéré comme l’un des plus grands auteurs de romans noirs américains – dont les romans étaient disponibles en rayon à la librairie depuis déjà un bon moment mais dont j’ignorais tout . J’ai enfin remédié à cette lacune impardonnable et les 261 pages de « L’affaire Galton » ont été lues en 2 temps et 3 mouvements. La série où apparaît Lew Archer a été écrite entre 1949 et 1976 et le roman présenté ici, écrit en 1959, se situe à la fin des années 50.
Lew Archer est un privé « discret, efficace et donc apprécié de ses clients aisés » comme le définit son CV au début du roman « Le sourire d’ivoire ». Il réside dans une ville de la côte Est, Santa Teresa, en Californie (double fictif de Santa Monica), commune limitrophe de Los Angeles où se trouve son bureau ; il boit juste ce qu’il faut pour garder l’esprit clair (et en tout cas beaucoup moins que Nick Valentine , le privé de McBride dans « Frank Sinatra dans le mixeur », ce qui nous rassure quant à la longévité de son foie).
Les intrigues des romans de Macdonald sont complexes et souvent construites à la manière des poupées russes. Si les premiers éléments se mettent rapidement en place, la suite donne du fil à retordre à notre privé qui détricote intelligemment la pelote avec perspicacité et psychologie.
Toute l’action se déroule depuis le point de vue du narrateur, Lew Archer, et on le suit dans dans le cheminement de ses déductions et de ses avancées dans l’enquête.
Celle-ci débute suite à l’appel d’un avocat représentant une vieille dame richissime qui cherche à savoir ce qu’est devenu son fils, Antony Galton, enfui 20 ans plus tôt du domicile familial et jamais revu. Lew Archer s’embarque donc sur le dernier lieu d’habitation du fiston et va alors découvrir plusieurs personnages avec qui Antony a eu maille à partir.
A une bonne intrigue pleine de rebondissements inattendus, l’auteur allie donc un privé des plus sympathiques avec un sens de l'ironie et de la répartie uniques; Macdonald est un orfèvre du dialogue, ses répliques sont succulentes et la traduction de Jacques Mailhos y est pour beaucoup.
Les enquêtes de Archer lèvent le voile sur une société hypocrite et malade, dont les pères souffrent de jalousie maladive et d’impuissance, ou encore absents, voire en fuite, et où les enfants sont la proie facile de rêves factices. La pègre n’est jamais loin non plus, creuset des côtés les plus noirs de l’Amérique.
Jacques Mailhos a retraduit de façon superbe 9 romans de Macdonald pour les éditions Gallmeister.
Ils sont en bonne place à la librairie!




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