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24 août 2022

Les épines familiales

Prendre un petit-déjeuner ensemble. Trois frères et soeurs. Le matin de l’enterrement de leur père. Comme un moment de tendresse. Une image couleur sépia. Le temps qui a passé. L’envie de se serrer. De s’embrasser. De se souvenir. De se souvenir de ce qu’ils sont devenus. Parfois étrangers l’un à l’autre. Parfois ennemis détestés. Les roses c’est la famille, l’image de la famille unie, indispensable. Le dessous ce sont les histoires de familles, ces secrets, ces blessures que l’on garde devant soi.

Autour de la table, il y a Claire, l’ainée, la raisonnable, celle qui n’a jamais soulevé aucun problème. Antoine, le cadet, en plein dans l’économie des start-ups, qui regrette toujours un amour d’adolescence. Et puis Paul, le rebelle, fâché avec son père. L’intellectuel, réalisateur de films, auteur de pièces de théâtre. Il a fait de son enfance, le terreau de son oeuvre, transformant ces jeunes années en un violent réquisitoire contre sa famille, sa classe sociale. Olivier Adam n’a pas son pareil pour scruter les relations qui s’instaurent dans ce milieu de français moyens, il dit à merveille la difficulté de construire une vie sur les fêlures d’enfance.
Dessous les roses est un roman de notre temps, reflétant nos préoccupations, soulevant les problèmes du vieillissement, du snobisme culturel, du transfuge de classe avec justesse et distance.

Eric et Vanessa

Prendre un petit-déjeuner ensemble. Trois frères et soeurs. Le matin de l’enterrement de leur père. Comme un moment de tendresse. Une image couleur sépia. Le temps qui a passé. L’envie de se serrer. De s’embrasser. De se souvenir. De se souvenir de ce qu’ils sont devenus. Parfois étrangers l’un à l’autre. Parfois ennemis détestés. Les roses c’est la famille, l’image de la famille unie, indispensable. Le dessous ce sont les histoires de familles, ces secrets, ces blessures que l’on garde devant soi.

Autour de la table, il y a Claire, l’ainée, la raisonnable, celle qui n’a jamais soulevé aucun problème. Facile à élever dirait on. Elle travaille dans le milieu hospitalier. Cela lui va bien: discrète, au service des autres. Il y a Antoine, le cadet, « moderne » en plein dans l’économie des start-ups. Il a du mal à se fixer, il regrette toujours un amour d’adolescence. Hyper sensible dit de lui sa mère. Et puis il y a Paul, le rebelle, fâché avec son père. L’intellectuel, réalisateur de films, auteur de pièces de théâtre. Il a fait de son enfance, le terreau de son oeuvre, transformant ces jeunes années en un violent réquisitoire contre sa famille, sa classe sociale qu’il dit représenter et qu’il dénigre à sa manière. Un peu le Lionel Duroy du cinéma.

Trois enfants, un père et une mère cela fait une famille et Olivier Adam n’a pas son pareil pour scruter les relations qui s’instaurent ainsi dans ce milieu de français moyens, ceux qui vivent dans les pavillons de banlieue, qui à force d’efforts ont su éviter les HLM et donné à leurs enfants les premières marches de l’ascenseur social. Un terrain, une chambre pour chacun, des vacances d’été, des études financées.

C’est cela une famille, des moments de partage, des souvenirs en commun, des émotions mais derrière les apparences des enfants se construisent et comme toujours l’auteur recherche le moment de la bascule, cet instant où l’on passe de l’adolescence à l’âge adulte, celui où l’on dit adieu à sa famille, où l’on devient un autre. Ici chacun s’est amputé à un moment précis de ses deux frères ou soeur, pour avancer. L’auteur des Lisières, en utilisant les voix de Claire et de Antoine, dit à merveille la difficulté de construire une vie sur ces fêlures d’enfance. Il porte un regard presque sociologique mais plein d’empathie pour ces parents qui font ce qu’ils peuvent, comme ils peuvent pour aider leurs enfants à grandir et à s’affranchir d’une vie laborieuse.

Qui étais je hier et qui serais je demain? Au moment de se poser cette question chacun cherche à se bâtir au présent sur des souvenirs, ou ce que l’on pense être ses souvenirs: « En définitive ce n’est peut être pas ce qu’il m’a dit. Mais c’est ce que j’ai entendu ». Peu importe, seuls subsistent les sentiments ressentis, imaginés ou réellement vécus. Ainsi se construisent des malentendus, des tromperies, des souffrances. Et Paul en inflige beaucoup à sa fratrie.

Dessous les roses est un roman de notre temps, reflétant nos préoccupations, soulevant les problèmes du vieillissement, du snobisme culturel, du transfuge de classe avec justesse et distance. Un retour réussi à des thématiques qui ont fait le succès des premiers romans de l’écrivain breton.



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