À la fin des années 50, Madeleine rencontre Guy, se marie avec, le suit au Cameroun où lui s’est déjà établi. Elle devient mère et consacre ses journées à son enfant, le tout entre sa 27 et sa 28ème année.
Elle est nantaise, jolie, discrète et ce sont là les seules choses qu’on sait d’elle parmi l’élite faite de colons occidentaux à Douala. Madeleine est si effacée qu’elle peine à s’intégrer dans ce monde clos. C’est peut-être chez elle ce qui séduit Prigent, administrateur civil de passage, qu’elle croise lors d’une des soirées auxquelles elle accompagnait docilement son époux. Cet homme qui la sait mariée est décidé à lui faire part de son trouble.
Puzzle fait de quelques lettres, de vieilles photos jaunies, de silences et de secrets, ce récit retrace l’histoire d’une tante aujourd’hui disparue. Une femme qui aurait échappé un bref instant à tout ce qui lui incombait pour connaitre rien qu’une fois la passion.
Dominique Barbéris est née en 1958 au Cameroun, mais elle aime les atmosphères de province.
Dans ce nouveau roman, la narratrice cherche à partir d’une photo aux bords crantés à reconstituer la vie de sa tante. Madeleine. Entre Nantes et le Cameroun, entre mandat français et indépendance, entre un mariage et une liberté trouvée ailleurs qui fut cette femme, restée d’une élégance datée ?
La lecture est magnifique de lenteur, d’ombres étirées, de mélancolie de fin d’été. Il y a un toujours une parenté avec Modiano. Également avec Gracq ici, mais Dominique Barbéris nous surprend à nouveau et dérive jusqu’ « aux colonies ».
Avec son écriture de dentellière, elle questionne le temps, celui figé sur une photo qui nous pousse à la nostalgie de ce qui n’a pas été vécu.
Madeleine, la tante de l'actrice, a vécu en 1958 à Douala au Cameroun avec son mari et sa petite fille. Vie de colons juste avant l'indépendance. Elle tombe amoureuse d'un administrateur mais ne veut pas tout casser dans sa vie.
La vie est très bien décrite, le rapport avec les habitants, les réceptions grandioses, les heurts avant la liberté de l'indépendance. Grande délicatesse dans le récit et finesse des relations humaines.
J’ai eu du mal à entrer dans ce roman, l’auteure parlant d’un sujet puis d’un autre. Le début m’a paru brouillon.
Et puis le récit prend son envol lorsque Madeleine, sa petite fille et son mari partent au Cameroun où il a trouvé du travail.
Nous suivons Madeleine dans sa phobie des microbes dont le boy Charlie se moque ; son ennuie dans cette ville de colonie (nous sommes dans les années 50) où tout le monde se connaît.
J’ai aimé que Madeleine reste mystérieuse : pourquoi est-elle tombée amoureuse d’un autre homme au Cameroun ? Quels étaient ses rapports avec son mari ?
J’ai adoré les leitmotivs du récit : les robes que Madeleine coud elle-même ; le chapeau pointu que sa fille porte pour sortir, et que tout le monde appelle La petite chinoise ; la girafe que Sophie mâchonne sans cesse ; les pluies du soir qui durent la nuit ; la chanson Ce soir j’attends Madeleine dont quelques strophes reviennent ponctuer le récit.
J’ai aimé cette femme qui, si elle n’était pas jolie dixit sa propre mère, a su développer une prestance et un maintient digne des stars hollywoodiennes de l’époque.
J’ai refermé ce roman en regrettant de ne pas avoir connu Madeleine.
L’image que je retiendrai :
Celle des soirées de la femme du Délégué qui réunit tout le microcosme français expatrié.
C'est une photo posée sur le buffet de sa grand-mère qui incite la narratrice à raconter l'histoire de sa tante. Sur le cliché pris à Douala en 58, on découvre Madeleine, toute jeune, ravissante dans sa robe d'été, qui tient par la main une fillette. Fascinée par son allure, la narratrice tente d'imaginer sa vie à partir de lettres, d'articles de journaux et d'une poignée de souvenirs. Dans ce roman d'atmosphère, Dominique Barbéris propulse le lecteur dans les années 40 et 50, entre la province et le Cameroun. "Une façon d'aimer" fait le portrait d'une femme sage et discrète prête à s'embraser, le portrait d'une génération. Une lecture délicieuse au charme désuet...
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