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Informations
EAN13
9782930601526
ISBN
978-2-930601-52-6
Éditeur
Zones Sensibles
Date de publication
Nombre de pages
224
Dimensions
22 x 14 x 1,7 cm
Langue
français

La galerie des glaces, Figures du perspectivisme dans l’anthropologie contemporaine

Camille Chamois

Zones Sensibles

À paraître
Présentation

Le concept de « perspectivisme » a récemment fait l’objet d’un réinvestissement théorique
massif dans le champ de la philosophie comme dans celui de l’anthropologie. Cependant, il n’est
pas sûr que la notion y ait gagné en précision : au contraire, il semble qu’un simple effet
d’homonymie lie désormais entre elles les différentes théories qui se revendiquent de cette
appellation – ce qui obscurcit profondément la portée des débats qui portent sur cette question et
animent depuis une vingtaine d’années. Le but de cet ouvrage est de proposer une synthèse de ces
questions qui à la fois présente l’état des discussions en la matière, clarifie les enjeux conceptuels
qui les sous-tendent, et propose une nouvelle lecture du perspectivisme, entendu non pas comme
une « métaphysique indigène » mais plutôt comme un dispositif psychosocial qui structure et
organise la capacité des agents à adopter le point de vue les uns des autres.
En effet, depuis les premiers travaux d’Eduardo Viveiros de Castro consacrés aux Araweté,
la notion de « perspectivisme » a été déplacée de son aire géographique de départ (Rane Willerslev,
Magnus Course, Signe Howell, par exemple, l’utilisent dans d’autres domaines) ; et elle a également servie à caractériser, non plus un style cognitif particulier, mais le rapport de l’anthropologue à son objet d’étude – dans le cadre de ce que certains ont nommé une « contre-
anthropologie » perspectiviste. Le premier objectif de cet ouvrage est de clarifier les différents cadres épistémologiques dans lesquels la notion intervient pour en préciser les enjeux et éviter les
effets de parasitage du sens qui interviennent dans les débats contemporains.
À partir du début des années 2000, le perspectivisme a également prétendu au statut de
« métaphysique » ou d’« ontologie » locale. Dans cette voie, la conceptualité deleuzienne (« devenir
intensif », « géophilosophie », « image de la pensée sauvage », etc.) ainsi que la généalogie
conceptuelle qu’il propose (Leibniz, Nietzsche, Whitehead) ont été largement mobilisées.
Cependant, cette reconceptualisation est-elle réellement pertinente et heuristique ? Le deuxième objectif de ce livre est de proposer une clarification conceptuelle susceptible de rendre la théorie perspectiviste opérante, à l’opposé de toute obscurité spéculative ; pour cela, il faut à la fois de préciser le sens de certaines notions deleuziennes mais aussi développer une approche non-deleuzienne du perspectivisme.
Enfin, il est nécessaire de clarifier le statut ontologique du perspectivisme, c’est-à-dire la
nature des phénomènes que ce concept est supposé décrire. En effet, s’il est courant d’affirmer
qu’il s’agit d’une « métaphysique » ou d’une « ontologie », le sens même de ces termes demeure
ambigü – et sont parfois utilisés comme de simples synonymes de « culture » ou « cosmologie ».
Faut-il alors couper le perspectivisme de toute assise psychologique ou cognitive ? Si les champs
du tournant ontologique de l’anthropologie, d’une part, et de l’anthropologie cognitive, d’autre part,
n’ont que peu communiqué ces dernières années, cet ouvrage en proposer une synthèse afin de préciser quelle est la nature du « perspective-taking », ce phénomène d’adoption du point de vue d’autrui
qui est à la fois très communément invoqué et en même temps largement sous-déterminé.

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