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11 septembre 2021

Pour le plaisir de redécouvrir sous un jour particulier une œuvre foisonnante !

Saint Phalle Monter en enfance n’est pas une biographie comme les autres car Gwenaëlle Aubry procède à l’analyse de sa dernière œuvre, en révèle les liens, les perspectives avec son histoire intime, sa personnalité et ses révoltes.
Gwenaëlle Aubry arpente Le Jardin des Tarots pendant sept jours à la recherche de la petite fille, Marie-Agnès, un des véritables prénoms de Niki de Saint Phalle. Cette enfant est marquée par la violence, les conventions et les exigences, notamment de son milieu social, mais aussi de la quête de liberté et de provocation qu’elle a su poursuivre pour affirmer son indépendance.
Le jardin des Tarots situé en Toscane, il est l’incarnation du rêve de l’artiste depuis sa jeunesse. En effet, avec son premier mari, Harry Williams, Niki de saint Phalle avait visité l’Europe. Elle était tombée en extase dans le Parc Güell de Gaudi à Barcelone. Elle en avait même ramené la technique de Trencadis associée à la peinture projetée.
Décrite comme une matrice, ce jardin ésotérique s’inspire des vingt-huit figures du Tarot divinatoire. Il est constitué d’immenses sculptures de mosaïque. Elles représentent tour à tour des formes qui font la synthèse de son désir de création, de ses préoccupations de femme, de son histoire et de ses révoltes.
Conçu pour être un lieu où les enfants s’amusent, y éclatent de rire, affolés par ces géants si fragiles qui scintillent au soleil. Ils rappellent les contes et légendes qui font tellement peur qu’on en éclate de rire pour la conjurer. De cette enfance, Gwenaëlle Aubry affirme « sans doute sait-elle que ce ne sont pas les monstres qui pourchassent les enfants, mais que l’enfance est elle-même le monstre auquel on tente, sa vie entière, d’échapper. »!
Ce jardin se découvre par un sentier courant de formes en formes. Gwenaëlle Aubry les décrit, les relie pour en découvrir les détails associant les différents écrits personnels de l’artiste, les événements de sa vie mais aussi ses performances et autres installations. Comme une toile d’araignée, l’écrivaine replace le tout dans l’ensemble de son œuvre détaillant les influences. L’expérience Dada n’est pas des moindres ( » que chaque homme crie ; il y a un grand travail destructif, négatif à accomplir. Balayer, nettoyer »). Elle y ajoute le Facteur Cheval, l’ami Marcel Duchamp mais aussi Bosch et le Douanier Rousseau.
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10 septembre 2021

Une rencontre difficile à oublier

Justine Lévy choisit pour raconter Antonin Artaud dans son roman Son fils paru pour la rentrée littéraire 2021 les vingt dernières années de sa vie mais du point de vue de sa mère, beaucoup décriée pour son amour hyper possessif devenu complétement invalidant au fil des ans.
Antonin Artaud (1896-1948) fut un poète, romancier, dessinateur, théoricien de théâtre et même acteur de talent à la carrière bouleversée par des troubles psychiques importants qui l’ont conduit à des hospitalisations successives bouleversant ainsi sa création artistique, pouvant la rendre incompréhensible mais adulée par les surréalistes et les dadaïstes.
Sa mère. Elle l’a élevé. Elle lui a même fourni les drogues pour apaiser son mal de tête et ses douleurs corporelles. Mais voilà, il en est devenu accro. De toutes façons, elle seule sait ce qui convient à son Nanaqui ! Reconnu pour ses écrits qui bouleversent la conception du théâtre, il brûle sa vie. Et après avoir été chercher le mystère des indiens au Mexique et le secret de la canne de Saint Patrick en Irlande, il est enfermé pour troubles à l’ordre publique et violences pour lui-même et envers autrui.
Depuis, elle n’a de cesse de le chercher. Pour conjurer sa peine, elle écrit chaque jour son journal. C’est ce récit imaginaire mais parfaitement documenté que livre Justine Lévy avec Son fils.
Son propos devient litanie. Mais lorsqu’elle le retrouve au hasard de ses recherches en clodo entrain de faire la manche, elle ne peut que s’en détourner ! Le lendemain, honteuse, elle revient mais il n’est plus à la même place. C’est là qu’on lui apprend qu’il est interné. Elle essaye de le visite. Il refuse. Elle ne cesse de se confier à son journal jusqu’à la mort de son Nanaqui.
Justine Lévy ausculte cette relation particulière connue comme toxique. Pourtant au début, le lecteur se prend d’empathie pour cette femme seule qui recherche son enfant. Elle était sûre avec son coeur de son talent, sans en comprendre la portée. Il y a bien ses réactions exagérées envers les « gueuzes » que son fils a fréquentées et qui ont du lui apporter la syphilis, ce qui explique, pour elle, son comportement. Il y a aussi ses excès de possession qui étouffent cet homme de plus de quarante ans. Mais, voilà, une mère est une mère ! Le talent de Justine Lévy s’exprime pleinement dans cette ambivalence.
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8 septembre 2021

Récit par les femmes qu'il a aimé !

2021 est une année de commémoration pour Georges Brassens et Maryline Martin fait revivre le chanteur à partir des femmes qui l’ont soutenu, fait confiance, entouré pour qu’il devienne le poète et le chanteur que nous aimons toujours.
Jeanne-Marie Le Bonniec est le premier amour de Georges Brassens. Elle fait découvrir, à son homme du sud, le village où elle est née, Lanvollon . Et, c’est là, au cœur de cette Bretagne sauvage, à Lézardieux précisément que Maryline Martin décide de raconter le mois d’août 1981.
La maladie prend de plus en plus de place. Et, cet été sera le dernier ! Pourtant, il est à l’image de tous les autres. Ses fidèles y veillent ! Alors, le temps passe tranquillement à peaufiner jusqu’à la perfection ses textes et leur musique. La virée avec les copains au bistrot du coin permet de retrouver une certaine insouciance et d’oublier l’impensable. C’est aussi le moment pour chacun de décliner pour eux-mêmes les souvenirs d’une rencontre hors norme consacrée presque entièrement à la poésie. Les événements qu’ils l’ont construit se racontent autour des femmes qu’il a aimé passionnément et qui l’ont choisis.
Son père, maçon, et sa mère, lingère, dans une ville qui s’écrivait encore Sette, Maryline Martin en parle peu. Son récit commence vraiment lors de sa venue à Paris pour échapper aux mauvaises fréquentations qui lui ont fait connaître la police avec ce vol de bijoux.
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7 septembre 2021

Récit de tendresse pure !

Alain Rémond raconte comme si nous étions assis, ensemble, dans des fauteuils confortables devant un feu qui crépite et que la nuit avance, son cancer, son espoir et son combat. Et, voilà que celui de sa mère s’invite dans cet univers feutré. Et lui à vingt-cinq ans espère qu’elle ne peut être vraiment malade, au point d’en mourir. Ce n’est qu’après que la peur dévore celui qui y pense !
Alors, Alain Rémond décide de reprendre son enfance pour aller chercher loin en lui, les moments de bonheur qui lui sont attachés. Et, Trans, son village, sa maison, ses frères et sœurs se révèlent. N’allez surtout pas, comme une de ses lectrices ou les copains de ses dix ans, y faire un tour car, comme eux, vous serez déçu ! Dans Ma mère avait ce geste c’est le village coloré par ses bulles d’amour et d’émotions que nous découvrons !
Évidemment, dans ces pages, il y a forcément une partie de nous, de nos souvenirs et de nos amours. J’y ai découvert pourquoi j’avais passé un examen pour entrer en 6ème et pourquoi on mangeait tant de beefsteak de cheval !
Mais, dans Ma mère avait ce geste, c’est d’une nostalgie heureuse, apaisée et sereine qui nous est présentée. Car, ici, on a fait le tri entre le passé, les ressentiments et les aigreurs pour ne retenir que la douceur et la tendresse des situations et de l’amour. Alain Rémond est capable de raconter la honte sans la ressentir à nouveau, capable de raconter les cris, sans avoir peur de les entendre. Ce texte est d’une grande sensibilité, d’une grande tendresse et d’admiration pour cette femme dévouée à sa famille et à chacun de ses enfants.
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6 septembre 2021

Roman à recommander

A partir de l’histoire de sa famille, Christophe Donner plonge avec La France Goy au cœur de la France nationaliste et populiste du milieu du XIXè siècle jusqu’à la fin de la première guerre mondiale. Ce roman est le récit de la transformation de la judéophobie en antisémitisme avec l’importance grandissante d’un Édouard Dumont, personnage assez hideux au talent polémiste hors norme, de son fils spirituel, Léon Daudet, jusqu’au fourbe François Maurras et son journal l’Action française.
Son arrière grand-père, Henri Gosset, découvre ses talents de guérisseur tout à fait fortuitement à l’adolescence. Pour répondre à la volonté de son père, il devient soignant et croise le jeune Léon Daudet. C’est cette proximité tout au long de la Troisième République puis après, que Christophe Donner raconte.
L’aïeul a une vie bien remplie : de palefrenier, il est reconnu à la fin de sa vie comme docteur en psychologie. Il épouse trois femmes, traverse la Commune et la première guerre mondiale et invente un outil pour empêcher les arnaques aux indemnités ! Mais, lui, le provincial se sent toujours à côtés des parisiens qu’ils fréquente. Ainsi son ami Léon l’appelle souvent mon petit et lui parle d’horreurs.
Car Léon est certes le fils du grand écrivain Alphonse Daudet. Mais, autour de son père gravite Édouard Dumont, très dévoué, qui sait répandre sa triste idéologie comme une vague de purin. Les frères Goncourt n’y sont pas insensibles. Mais Zola, ami aussi d’Alphonse, expose sa réprobation mais écrit L’Argent au même moment.
La suite avec photos
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