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1 septembre 2020

Brûlant et passionnant.

La Fièvre est un roman brûlant. Un roman qui exerce sur le lecteur une emprise à la fois crue et délicate, comme le style de l’auteur.

Sébastien Spitzer raconte ici la ville de Memphis, au moment le plus chaud de l’été 1878, alors qu’une terrible et mystérieuse fièvre s’abat sur la ville.

Les personnages sont dessinés au scalpel, et les dialogues sont tranchants comme des poignards.

Emmy, l’adolescente métisse, à la recherche de son père qu’elle idolâtre sans connaître.
Anne, la maîtresse-femme au passé trouble, mère maquerelle du plus beau bordel de la ville.
Keating, le raciste, aigri et proche du KKK, qui tente d’oublier dans son travail tout ce qui manque à sa vie.
Et Brown, l’ancien esclave, fort et fier, aussi farouche défenseur de sa ville que de sa liberté si difficilement acquise.

Quatre personnages aussi différents, rien, absolument rien ne devrait pouvoir rassembler.
Pourtant une chose va y parvenir : la Fièvre.
Car elle entraîne de nombreux décès, qui eux-mêmes entraînent l’émergence de pillards qui ne reculent devant aucune exactions envers les survivants...

Alors survivre, et, plus encore, sauver leur ville devient leur but commun.
Et pour ça, eux non plus ne reculeront devant rien.

Sébastien Spitzer fait renaître sous nos yeux, et avec un talent fou, une ville et un dix-neuvième siècle ou la mort, le racisme et la violence règnent en maîtres.

Chaque page transpire des nombreux vices qui peuplent les rues de Memphis.
Chaque dialogue sue de la haine et des blessures, physiques et psychologiques, de ses habitants.
Chaque chapitre suinte de toutes ces colères qui ne demandent qu’à s’exprimer.

C’est la rencontre de l’innocence et du vice, de la bonté et du racisme, des bonheurs simples et des malheurs compliqués.

C’est un rendez-vous, entre un auteur, un livre entêtant, et des lecteurs ébahis.
Quatre personnages qui nous marquent et nous manquent, nous révulsent et nous enchantent.

Un roman de la rentrée littéraire à découvrir parce qu’il nous fait saisir toutes les nuances d’un monde qui n’existe plus.

Un roman qui nous contamine dès les premières lignes, pour notre plus grand bonheur.
Merci Monsieur Spitzer !



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