Un roman éminemment troublant qui nous plonge dans les pensées confuses de Thérèse, une jeune fille retenue prisonnière par un homme, et qui décide de s'enfuir.
Un monologue haletant qui vous fera vivre 72 heures dans une forêt à la fois hostile et consolatrice....

Génial !

Seconde Guerre mondiale, massif du Vercors. Thérèse vit à l’écart du conflit, séquestrée par un homme brutal et cruel, le Chasseur. Au cœur de la forêt, il piste et capture des animaux rares qu’il garde en captivité dans sa ferme. Thérèse est chargée de veiller sur eux, tandis qu’elle subit de nombreuses humiliations. Jusqu’au jour où elle s’enfuit, portée par l’espoir de retrouver son frère Jean.
Oscillant entre nature-writing et profonde introspection, cette histoire, racontée du point de vue de Thérèse, nous fait découvrir ses sensations, ses émotions, ses souvenirs. Lorsqu’elle marche dans la forêt, à l’abri du monde, elle est attentive au bruissement des feuilles, aux variations de la lumière, aux sons émis par les insectes et les animaux. Cet environnement protecteur la rend rêveuse, fait ressurgir les fantômes du passé. Allongée dans les sous-bois, elle se remémore son enfance, son frère et leur séparation. Solitaire et furtive elle croise, durant ces quelques journées d’errance, des individus inquiétants et menaçants. Les paysages du Vercors et le calme de la forêt semblent attirer et apaiser Thérèse qui, dès qu’elle en sort, est confrontée à la folie du monde ; elle passe brusquement de la réconfortante indifférence de la nature à la violence des Hommes.
"Jusqu’au prodige" est un livre immersif et troublant. Sensoriel. Un monologue intérieur baignant dans une atmosphère onirique, irréelle. L’écriture de Fanny Wallendorf, puissante et hypnotique, dépeint de manière touchante la trajectoire de cette femme dont la vie a été bouleversée par la guerre.

Une femme s'échappe. Les américains ont débarqué, la guerre touche à sa fin, elle ne rêve que de retrouver son frère. Mais le "chasseur", cet homme brutal qui la tient captive depuis tant de temps, ne risque-t-il pas de retrouver sa trace ?
Fanny Wallendorf excelle dans cette narration faite de temps suspendu, d'images naturalistes, de cruauté et de douceur.

Thérèse fuit le chasseur. Elle court dans la forêt, veut rejoindre son frère qu'elle n'a plus vu depuis le début de la guerre.
En quelques mots, Fanny Wallendorf nous ensorcelle et nous offre un roman unique et inclassable. Un véritable ovni littéraire.
Magnifique !