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7 janvier 2013

L'un des meilleurs ouvrages de 2012

"Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé" (p. 646). Cette réponse est la dernière d'une série de commentaires et de conseils que le brillant Harry Quebert prodigua à son jeune disciple Marcus Goldman. C'était avant…

Avant que Marcus Goldman ne devienne à son tour un écrivain à succès, avant qu'Harry Quebert ne se retrouve roulé dans la fange, accusé d'un meurtre commis trente ans plus tôt sur la jeune Nola Kellergan, 15 ans.

Le grand écrivain encensé hier encore par l'Amérique des Lettres, n'était-il donc qu'un pédophile refoulé ? D'aucuns le croient mais Marcus Goldman est bien décidé à réhabiliter son ami. L'enquête destinée à faire toute la vérité sur l'Affaire Harry Quebert servira également de trame à l'élaboration d'un second roman dont il peine à accoucher, au grand dam de son éditeur New-Yorkais l'infect Roy Barnaski. Et c'est bien cette articulation entre la geste littéraire, les affres de l'écriture et l'enquête à proprement parler qui donne tout son sel à l'ouvrage. Si l'on est parfois déçu par le style, que l'on imaginait plus flamboyant à l'aune des prix décernés, la construction est remarquable, l'attention du lecteur toujours soutenue.

L'auteur nous berne à longueur de pages, nous incitant à nous forger une opinion sur la foi d'éléments partiaux et partiels. Alors que l'on croit — un tantinet déçu car il reste encore plus de 200 pages — avoir trouvé le coupable, l'intrigue rebondit. Les points de vues s'enrichissent, se croisent et finissent par converger vers un coupable longtemps resté hors champ. Le livre refermé, on s'empresse d'en relire l'épilogue pour faire durer encore un tout petit peu le plaisir. Et les conseils du vieux maître prennent alors tout leur sens : "Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d'un sentiment puissant ; pendant un instant il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder encore la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer". La Vérité sur l'affaire Harry Quebert est de ceux-là et c'est un sacré bon livre. Merci monsieur Dicker, chapeau bas…



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