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29 septembre 2015

"Une méditation sur ce qui reste de nos vies quand on perd sa terre d’enfance."

Atiq Rahimi livre en ces pages un portrait intime de son parcours en évoquant son exil, sa vie, son errance lui qui est "né en Inde, incarné en Afghanistan et réincarné en France". Ecrivain en mal d'inspiration, il évoque la difficulté de trouver ses marques dans son exil, et la nécessité de revenir vers ses origines qui l'ont construit pour mieux appréhender le présent.

"Quand tu te perds dans un désert, disent les sages africains, cherche plutôt la trace des pas d'où tu viens.

L'origine est un repère, et non pas le but ni la fin." p. 59

Or quand les mots font défaut, l'auteur dessine avec ce calame, fin roseau taillé en pointe dont il se servait enfant pour tracer des lettres calligraphiées. La calligraphie a une immense influence sur sa vie, cet art a bercé son enfance. Lorsqu'il était élève à Kaboul, il devait déjà recopier des lettres divines que le jeune homme se plaisait déjà à déformer. Plus tard, quand l'inspiration fuyait, quand les mots se dérobaient le dessin, la calligraphie suppléait à ce silence intérieur. Il créera ainsi des callimorphies, dessins au fusain et au calame combinant la technique calligraphique perse et la gestuelle propre à la calligraphie japonaise, représentant des corps de femmes posés sur des lettres et des lettres sur les corps

"En Chine, la calligraphie est en soi une religion, une spiritualité, parce que l'artiste, selon le grand maître François Cheng, "cherche à rejoindre l'immense par l'infime et à donner par là une présence à l'invisible."

Ou, comme confie Fabienne Verdier dans son entretien avec le sage Charles Juliet, c'est en pratiquant la calligraphie chinoise qu'elle a appris à peindre "la non-existence des choses"." p. 117

Essai autobiographique, réflexion sur l'exil, sur l'art et la calligraphie, La Ballade du Calame nous convie dans l'univers de cet auteur touchant dans ses hésitations.



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