« À la fin de chaque grande époque, on entend quelque voix dolente des regrets du passé, et qui sonne le couvre-feu » : témoin de la Révolution et de l'Empire, Chateaubriand écrit en contre-point de ce que ses contemporains identifient comme le progrès. Atala, René et Les Aventures du dernier Abencerage sont des tombeaux pour les « mondes écoulés ». Comment s'y concilient la nostalgie pour le passé révolu et l'espérance en la Providence ? L'ethnocritique de la littérature, qui étudie la « poétique culturelle » des textes, permettra de montrer en quoi l'écrivain-voyageur invente une forme d'ethnographie des sociétés détruites, et en quoi son écriture fonctionne comme un rite funéraire syncrétique qui accomplit le deuil des mondes.
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