La thèse à la base de ce travail soutient l'idée d'une réponse quantitative
des jeunes pousses de peuplier, se développant en conditions contrôlées, en
réaction à l'application d'un stimulus gravitationnel induit artificiellement.
Pour en faire la démonstration, la démarche expérimentale a consisté, d'une
part, à déterminer les réactions induites par le stimulus dans la structure du
bois. D'autre part, elle a cherché à établir l'existence d'une modulation de
la réaction des pousses en fonction de la durée et de l'intensité
d'application du stimulus, en les soumettant à des niveaux croissants de ces
paramètres. Les modifications anatomiques induites par le stimulus concernent
l’ensemble des éléments du plan ligneux. Elles entraînent des répercussions
sur les propriétés physiques du bois. L’exposition à des durées croissantes du
stimulus montre que la formation des tissus de bois opposé et de bois de
tension nécessite un temps de présentation relativement bref. Elle montre
également la rapidité de la réaction des pousses, estimée par le temps de
latence. Le taux de division cellulaire plus élevé du tissu de bois de
tension, mesuré sur la face supérieure d’un axe incliné, conduit à une
excentricité de la position de la moelle dans la tige. La formation du tissu
de bois de tension, une modification de la croissance secondaire et le
mouvement de l’axe sont les modifications majeures, quantitativement liées à
l’intensité du stimulus. Par ailleurs, l’évolution des paramètres mesurés
démontre l’existence d’une position naturelle d’équilibre des pousses,
différente de la verticale, vers laquelle elles tentent de revenir par un
mouvement de redressement ou d’affaissement induit par le tissu de bois de
tension. L’ensemble de ces résultats indique que le tissu de bois de tension
ne doit pas être considéré comme un défaut mais plutôt comme un mécanisme
performant qui permet à la plante de s'adapter et de se développer
harmonieusement dans son environnement.
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