Les notes manuscrites de Benveniste sur Baudelaire viennent d'être publiées. La lecture de ces 370 feuillets est une expérience troublante. Benveniste explore la langue des Fleurs du Mal, une langue pour laquelle le lecteur-auditeur «doit s'ajuster», «recréer pour son compte les normes et le "sens"». Baudelaire implique pour Benveniste une «conversion du point de vue». Le décalage par rapport au structuralisme ambiant des années 1960 y est frappant. Loin des écrits de R. Jakobson, de G. Mounin ou de J. Cohen, Benveniste est d'une étonnante modernité: avec la langue poétique de Baudelaire, c'est une mise en œuvre de la «translinguistique des textes, des œuvres» et une réflexion sur la langue émotive qu'il engage, menant ainsi à leur terme les propositions de sa linguistique énonciative.
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