L’un des traits communément cité comme distinctif des Temps Modernes est la “sécularisatrion”. Or ce concept, que la pensée allemande de Hegel à Weber, a constitué en instrument majeur d’interprétation de l’histoire occidentale, est marqué par une profonde ambivalence : s’il peut recouvrir l’idée d’un déclin du religieux comme « secteur dominant » de la vie sociale, il peut aussi bien viser un mouvements de transformation ou de « transfert » de schèmes de valeur ou de concepts religieux ou théologiques au plan « mondain ». Selon la perspective adoptée, la physionomie des Temps Modernes s’en trouve changée : la prétention à fournir à la pensée et à l’action des fondements neufs et rationnels n’est-elle pas compromise, s’il s’avère que le contenu essentiel des représentations modernes n’est rien d’autre qu’un ensemble d’héritages judéo-chrétiens sécularisés?
En mettant à jour la fonction polémique cachée de cette catégorie de la sécularisation, Hans Blumenberg a provoqué dans la pensée contemporaine une vaste discussion.
Vos libraires s'associent pour vous parler du livre AUTREMENT