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Informations
EAN13
9782841876419
ISBN
978-2-84187-641-9
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Suspense
Nombre de pages
420
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
100 g
Langue
français

2011, Paris coule-t-il ?

De

Archipel

Indisponible
Présentation

DU MÊME AUTEUR

ROMANS ET NOUVELLES

Investigations, Le Masque, 2004.

Les Pillards de Bagdad, L'Archipel, 2003.

Retraite anticipée, Fleuve noir, 2003.

Colonia Tranquilidad, Noësis, 2002.

Noir de taule, Les Belles lettres, 2000.

Dernier tango à Buenos Aires, Actes sud, 2000.

Bugs, Calmann-Lévy, 1999. Réédition Folio, 2001.

Schizo, Actes sud, 1998.

La Peau des autres, Denoël, 1997.

L'Or des Abbesses, Métro-Police, 1997.

Allumez le gourou, Comp'Act, 1997.

Enchères de peau, Métro-Police, 1997.

Au nord du rio Balsas, Fleuve noir, 1996.

Chili incarné, Le Poulpe, Baleine, 1996.

Cerro rico, la mine aux enfants, Éditions de la Renaissance, 1995.

La Nuit de l'Apagon, Fleuve Noir, 1995.

Mort d'un satrape rouge, Métailié, 1995. Réédition poche, 1998.

Viva Villa, Dagorno, 1994.

Pièces détachées, Fayard, 1993. Prix du Quai des Orfèvres.

Chili con carne, Scandéditions, 1993. Réédition Folio, 1995.

Ticket chic, Métailié, 1993.

Coup de cafard, Fleuve noir, 1992.

La confiance règne, Série noire, Gallimard, 1991. Réédition Folio, 2002.

Balles de charité, Série noire, Gallimard, 1990. Réédition Folio, 2000.

Du sang sur la glasnost, Le Masque, 1990.

Les Huit Dragons de jade, Philippe Picquier, 1989. Réédition Picquier poche, 1997.

Riot gun, Série noire, Gallimard, 1989. Réédition Folio, 2000.

KZ Retour vers l'enfer, Carrère, 1987. Réédition Métailié, 1999.

Festin de crabes, Liana Lévi, 1987.

N'oubliez pas l'artiste, Fleuve Noir, 1986. Grand Prix de la littérature policière. Réédition Folio, 1992.

Le Miroir de l'Inca, Liana Lévi, 1985. Réédition Folio, 1993.

Votre argent m'intéresse, Fleuve noir, 1985. Réédition Le Masque, 1991.

Le Baiser de la couleuvre, Fleuve noir, 1985. Réédition Les Nuits rouges, 2000.

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Montréal, Québec, H3N 1W3.

eISBN 978-2-8098-1322-7

Copyright © L'Archipel, 2004.

Avertissement

Les personnages et les entreprises que le lecteur rencontrera dans ce roman sont, à l'exception des institutions étatiques, issus de l'imagination de l'auteur. Toute homonymie ou ressemblance serait pure coïncidence. En revanche, la crue de la Seine et de ses affluents ne doit pas grand-chose à la fiction : elle est conforme aux prévisions scientifiquement établies. La crue du siècle aura bien lieu. La réalité dépassant souvent la fiction et les prévisions, on peut redouter que cette catastrophe n'ait des conséquences encore plus dramatiques que celles décrites dans ce livre. À moins que le bref répit qui reste aux habitants de Paris et d'Île-de-France ne soit mis à profit pour en limiter les effets...

« Par prudence, nous nous réfugiâmes tout de suite au premier
étage. L'eau envahissait la cour, doucement, avec un petit bruit. Nous
n'étions pas très effrayés. Mais bientôt l'eau atteignit un mètre. Je la
voyais monter avec une rapidité effrayante. [...]
L'eau s'élevait toujours ; il fallut monter sur le toit. C'est là que tout
le monde se réfugia. Appuyé contre la lucarne,
j'interrogeais les quatre points de l'horizon.
“Des secours ne peuvent manquer d'arriver, disais-je. Tenez ! Là-bas,
n'est-ce pas une lanterne sur l'eau ?” Mais personne ne me répondait. Le
flot n'était plus qu'à un mètre du toit. En moins d'une heure l'eau
perdit sa tranquillité de nappe dormante ; elle devint menaçante, se
ruant sur la maison... »

Émile Zola, « L'Inondation »
in Le Capitaine Burle, juillet 1875

« L'observation statistique permet de classer les crues suivant leur
importance. Cette démarche fait apparaître une relation inverse entre
fréquence et intensité : un événement rare est intense et inversement.
Pourtant, l'expérience montre que l'on peut subir des événements
intenses dans des occurrences rapprochées. La croyance populaire
conduit à ne redouter une crue centennale qu'une fois tous les
cent ans. Par définition, une crue dite centennale a une chance sur
cent de se produire en moyenne chaque année. »

Cemagref

Niveaux des plus hautes eaux de la Seine à Paris

Prologue

10 janvier 2011, 20 heures. Charny-sur-Aube.

Un éclair zèbre le ciel. L'explosion fait vibrer les vitres. Julien Bompart court à sa fenêtre, essuie la buée. Le déluge inonde les carreaux. Nuit noire. Seules quelques taches lumineuses se découpent dans les masses sombres des maisons voisines. Il ouvre la croisée. Une rafale lui fouette le visage. Il referme aussitôt, luttant contre la tornade, à l'instant même où, brutalement, le rugissement des sirènes déferle sur le village.

— Qu'est-ce qui se passe ? C'est la foudre ? demande son épouse.

— Ce sont les sirènes d'alarme. Je vais téléphoner à la mairie.

— Penses-tu ! À cette heure, il n'y a plus personne.

— Alors, je vais appeler la gendarmerie.

« Gendarmerie nationale. Toutes nos lignes sont actuellement occupées... »

Les lampes électriques vacillent. La pièce est plongée dans l'obscurité. Le hurlement des sirènes s'amplifie. La lumière revient, clignote.

— Le commissariat ne répond pas non plus !

— Ne bouge pas. Je fonce chez les voisins.

Julien Bompart enfile un vieil imperméable sur la salopette qu'il n'a pas quittée depuis son retour du travail. Son équipe termine à 19 h 30. À l'instant où il ouvre sa porte, il perçoit, malgré le vacarme infernal, un bruit différent de celui de la pluie. Une sorte de ronflement sourd. Il s'immobilise sur le perron, tend l'oreille, puis sort et court en direction de la maison voisine en s'efforçant d'éviter les flaques d'eau. Les Bompart habitent un lotissement construit au bord de l'Aube dans les années 1990. Du préfabriqué qui se lézarde déjà depuis plus de dix ans. Des jardinets entourés de haies et de grillages séparent une trentaine de pavillons de deux niveaux, tous semblables, où logent les employés d'une fabrique de peinture. Bompart occupe un poste de régleur, son voisin est cariste.

Le ronflement prend de l'ampleur, se transforme en grondement. Un flot d'eau noire et glacée envahit l'allée goudronnée. Pour lui échapper, Bompart n'a que le temps de se réfugier sur les marches du pavillon voisin. Il sonne, frappe à coups redoublés. Un homme en bleu de travail apparaît.

— Une digue du barrage a sauté ! Ils viennent de l'annoncer à la radio. Il faut partir le plus vite possible. Si les autres digues pètent, nous sommes mal !

— Bon, je vais prévenir ma femme.

— Ne perds pas de temps !

Bompart patauge dans la boue et son pied heurte un obstacle invisible. Il trébuche, s'accroche à une barrière de bois qu'il suit jusqu'à sa maison. Quand il franchit enfin le seuil, l'eau commence déjà à s'infiltrer dans l'entrée. Recroquevillée dans l'obscurité, son épouse claque des dents. La peur, le froid, l'angoisse. Il la saisit par les épaules, la secoue.

— Il est trop tard pour prendre la voiture. Nous allons monter au premier.

Le couple se précipite dans l'escalier. De la fenêtre d'une chambre, il adresse des signes aux voisins qui, eux aussi, ont renoncé à utiliser leur véhicule. On distingue leurs silhouettes mais les sirènes étouffent les voix. Impossible de se comprendre. Puis, d'un seul coup, le lugubre hurlement cesse aussi brusquement qu'il a commencé. On n'entend plus que le ruissellement de l'eau, le crépitement de la pluie et les cris des habitants du lotissement qui, tous, se sont réfugiés au premier étage. Quelques-uns ont déjà grimpé sur le toit. Ils agitent des torches électriques, émettent de dérisoires SOS.

Bompart abandonne son poste d'observation pour aller se pencher sur la rampe du palier. Il éclaire le salon avec une lampe de poche. L'eau a englouti le poste de télévision et les canapés.

— Appelle du secours, fais quelque chose !

Il décroche le téléphone, porte le combiné à son oreille. Plus de tonalité.

— Ça ne marche pas et j'ai laissé mon portable dans la voiture. De toute façon, avec les sirènes, ils doivent être prévenus. Il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre. Si ça monte encore, il ne restera plus que le toit. Je vais y aller tout de suite, pour essayer de voir ce qui se passe. ...

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