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20 février 2022

"Le pouvoir doit se définir par la possibilité d'en abuser". Malraux

Jérôme Leroy est l'un de ces auteurs qui plonge sa plume dans le sang, dans la perfidie des êtres et dans la noirceur de la société et dont le style est franc du collier et rythmé. Il avait donc a priori tout pour me plaire. C'est chose faite.
Mettant en scène quelques personnages qui relèvent de la plus haute fonction gouvernementale ainsi que leur entourage proche - une Présidente de la République, deux ministres, une fille de ministre, le petit copain de la fille du ministre, un ancien Para et quelques personnages secondaires mais néanmoins indispensables pour faire avancer les pions - Leroy nous dépeint une France ni tout à fait étrangère ni tout à fait semblable à celle de ces toutes dernières années. C'est là qu'opère la maestria de l'auteur car il arrive à parler de la société française d'aujourd'hui à travers son appareil politique tout en distordant (légèrement) la réalité.
Dans ce contexte politique complexe et inédit, les luttes intestines, les ralliements et les mises à mort vont se succéder, se développer et se superposer entraînant des conséquences dramatiques.
Construction au cordeau, analyse de la perversion du pouvoir et de ses jeux de dupes : un roman qui se dévore !


5 mai 2022

politique

Un roman foisonnant qui nous emmène dans les coulisses sales du pouvoir juste avant les élections présidentielles.

Nous sommes en France, pendant le premier confinement qui dure depuis plus de 15 mois sous une canicule étouffante.

La présidente a décidé de ne pas se représenter à la prochaine élection. Commence alors les jeux de pouvoir mortifères.

Je commence par le seul bémol : les personnages mettent du temps à se mettre en place, le temps du récit s’étire, puis subit une accélération soudaine : des semaines sont balayées en une phrase.

Mais j’ai aimé cette atmosphère poisseuse de canicule qui m’a rappelé des souvenirs.

J’ai aimé l’humour parfois avec le groupe militant des Bonobos Effondrés dont fait partie la fille du ministre de l’écologie.

J’ai souri quand son amoureux se retrouve enfermé dans un pigeonnier et se fait littéralement chier dessus par les volatiles.

J’ai aimé les noms des personnages : Lucien comme de Rubempré ; Jeanne comme la petite Jehanne de France ; Clio et son prénom de Muse ; Beauséant dans son fauteuil de ministre.

J’ai aimé le nom de la villa de plage du père de Clio et son double sens : Le Devoir de vacances.

J’ai découvert les morts suspectes de Joseph Fontanet et Georges Boulin, deux hommes politiques français anciens ministres.

J’ai également appris l’existence aux Etats-Unis du Weather Underground à l’image des Black Panthers.

J’ai aimé le faucon crécelle qui apparait parfois aux personnages : certains connaissent son nom, d’autres s’en fichent.

Il est beaucoup question de lettres grecques avec les variants mortels qui sévissent, dont le gamma.

Un roman dans lequel il est beaucoup question de Guy Debord.

Un roman plein de références littéraires.

Si la moitié des actes de terrorisme commis pour prendre le pouvoir sont vrais, nous avons du soucis à nous faire….

L’image que je retiendrai :

Celle du bleu des piscines qui tournent vite quand l’eau est coupée sur le territoire.


11 février 2022

Coup de cœur de la chouette

Le pouvoir aveugle tous ses prétendants. Et après des mois d'une pandémie mondiale, certains sont prêts à tout pour l'obtenir. La France de Jérôme Leroy est présidée par les magouilles, les intérêts privés gérés en coulisses et les comptes réglés au couteau et aux coups de feu. Les derniers jours des fauves ne font pas exception. Brillant!


4 février 2022

Un roman noir implacable

Jérôme Leroy signe là un roman noir implacable et suffocant. Il se frotte cette fois-ci à la politique et à ses turpitudes, dans une France à bout de souffle, étrillée par des années de crises multiples et dont la Présidente s’apprête à lâcher le pouvoir. Elle n’en veut plus. Celle qui incarnait le renouveau, n'incarne plus grand chose. S'ouvre alors une lutte féroce entre les partis pour remporter la mise. Le tout dans une chaleur caniculaire. Ceci n'est pas une dystopie...
Comme le dit si bien Jérôme Leroy, c'est bien notre présent qu'il raconte. Il pousse à peine le trait en fait, et c'est ce en quoi son roman est unique dans le genre. Il sent l'époque et ses dérives. Il en joue aussi et s’en donne à cœur joie lorsqu’il décrit les politiques et leurs vilenies. C'est souvent drôle et bien senti.
Rythmé, efficace et redoutable !




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